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Le professionnalisme de Laurent Joffre-hein, par Lotfi Hadjiat

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RVH JOFFRIN

 

 

Je prenais un café l’autre jour avec un pote au Deux Magots, à Saint-Germain-des-prés. La salle était bondée. Ça discutait sec autour de nous. Je perçus quelques bribes de phrases dans le brouhaha :

« … Avoir des amis à Paris c’est aimer des gens qui te rackettent tous les jours et qui te crachent dessus quand ils t’ont ruiné… »

« … Une de perdue…, une de perdue. Les marabouts c’est pas fait pour les chiens. Sinon, tire un coup… pour tirer un trait ; un coup de foutre pour un coup de foudre… »

« … Barbie est barbante ? Bientôt elle sera barbue. J’ai rien contre les gays, mais qu’ils fassent ça chez eux. Qu’est-ce que c’est que cette manie de vouloir tout rendre public ?… »

« … Quand une tuerie est commise par un chrétien, un Juif, un athée ou un agnostique, on le juge sans faire le procès du christianisme, du judaïsme, de l’athéisme ou de l’agnosticisme. Mais quand elle est commise par un type se réclamant de l’islam on ne le juge pas, on le tue et on fait le procès de l’islam… Étrange… »

« … On va être bien emmerdés aux prochaines élections présidentielles. Macron est mort. Il reste la blonde et le rouge. On dit que les extrêmes se rejoignent. Mais ils se rejoignent où ? Au bistrot ? Au bordel ? En attendant, les Français crèvent et les élites se barrent, ne supportant plus d’être dirigées et écrasées par des tocards jaloux bouffis de haine. La France crève comme une vieille pute… »

 

Mon pote avait l’air déprimé, démoralisé, perdu…

Lui : C’est quand même dingue ce qui se passe… ! Un humoriste veut se présenter aux prochaines élections présidentielles… ! Ça va être difficile de se marrer encore. Y a une espèce de… de confusion qui règne…

Moi : La confusion c’est pas des cons qui ont fusionné… ?

Lui : Si si, fit-il en riant. J’aimerais pouvoir dire qu’on est au bout du rouleau, mais y a plus de rouleaux…

 

Soudain, je vois débarquer le grand journaliste Laurent Joffre-hein accompagné d’une blonde. Ils se fraient un chemin entre les tables et s’assoient finalement pas loin de la nôtre. Je tends l’oreille.

L. Joffre-hein : C’est la première fois que vous venez à Paris, Ariana ?

Ariana : Yeah… Tour Eiffel !…

L. J. : Alors parlez-moi de votre travail à Surgisphere ; directrice des ventes, c’est bien ça ?

A. : What is… Surgisphere ? A new restaurant ? What a good idea !

LJ : Les complotistes disent que vous êtes une actrice porno, que l’étude du Lancet est complètement bidon, que Big-pharma a financé tout ça pour flinguer Raoult et son protocole contre le Covid-19 afin d’imposer le vaccin obligatoire… et que vous révélez le pornographique qui surgit dans la sphère politique, le bestial qui se dévoile, la Bête de l’Apocalypse qui s’annonce… C’est pas un peu facile de balancer de telles âneries ?

A : Excuse-me ?! Je ne souis pas eune fille faciiiiile !

LJ : Ah non ! Je n’ai jamais dis ça, madame la directrice. Au contraire, je trouve qu’un ministre de la santé a raison de faire confiance à The Lancet. Les haineux, eux, ont affirmé haineusement que, pour la gestion sanitaire d’une telle pandémie, il était scandaleux qu’un ministre de la santé fasse plus confiance à une actrice porno qu’à un professeur en microbiologie et chercheur en infectiologie reconnu mondialement… Que pensez-vous de ce populisme détestable ?

A : Your are a professor ! Are you ? Oh my godness !

LJ : Que pensez-vous de cette guerre raciale aux États-Unis ? C’est terrible… c’est bestial. Les complotistes disent que c’est une conspiration pour faire tomber Trump… n’importe quoi. Que pensez-vous également de cette théorie du « grand remplacement » ? Vous avez-vu beaucoup de Noirs à Paris ?

A : Ow… Yees. Devaent, derriaire… Fantastique !

LJ : Vous y croyez à la Bête de l’Apocalypse ? Elle va apparaître vraiment ? Le bestial de la pornographie est-il un signe annonciateur ? Et puis tous ces complotistes qui prétendent qu’il y a une grosse majorité de Juifs dans l’industrie pornographique… ça me plaît pas du tout.

A : Don’t worry, darling. Enjoy !

 

Un serveur apporta deux bières sur son plateau et les leurs servit.

LJ : Tous ces délires sur « Big pharma » qui veut nous ruiner, nous empoisonner, nous vacciner, nous marquer, nous contrôler…, vous en pensez quoi ?

A : Ow !… I love big one ! You have a big one ?

LJ : Merci pour cet entretien très intéressant. Que faites-vous ce soir ? J’aimerais vous inviter au restaurant.

A : Oh yeah !… Champaaaigne ?

LJ : Yes ! Bien-sûr.

A : room-service ?

LJ : Évidemment.

A : My darling, you are so cute ! I love Paris !

 

Avec mon pote on se regarde, un poil perplexes, et je l’entraîne dehors pour respirer un peu d’air déconfiné. Le lendemain, je m’empresse d’acheter le journal The Libération pour dévorer l’entretien de Laurent Joffre-hein :

« La belle et élégante Ariana, directrice de vente de Surgisphere, la très sérieuse société qui a produit la vaste et riche étude sur les traitements contre le Covid-19 pour la revue médicale de référence The Lancet, a accordé un entretien exceptionnel à Laurent Joffre-hein, avant de repartir pour Tokyo.

Laurent Joffre-hein : Bonjour Ariana.

Ariana : Bonjour Laurent.

LJ : C’est la première fois que vous visitez notre belle et radieuse capitale ?

A : Non, j’y suis venue plusieurs fois pour des congrès scientifiques, des colloques, ou plus simplement pour les musées, je ne m’en lasse pas !

LJ : Quel est votre musée parisien préféré ?

A : Le musée Maillol ; je raffole des grands maîtres naïfs, du douanier Rousseau à Séraphine Louis. Ces « primitifs modernes », comme les appelait Wilhelm Uhde. J’ai beaucoup aimé l’exposition Artemisia Gentileschi. Saviez-vous que Alfred de Musset a vécu dans cet hôtel particulier de 1824 à 1840 ?

LJ : Non, c’est très intéressant ! Mais revenons un instant sur cette étude magistrale publiée par The Lancet. Vous vous êtes beaucoup investie selon vos proches collaborateurs, qui ont tenu à rendre hommage à votre détermination à établir la vérité scientifique sur ces traitements contre le Covid-19.

A : Oui, nous formons une belle et solide équipe. Et je tiens aussi à leur rendre hommage pour la haute qualité de leur travail scientifique. Je suis tellement fière de ce que nous avons accompli.

LJ : En dehors de vos compétences managériales mondialement reconnues, la santé a toujours été pour vous une passion.

A : Oui. Je parcours inlassablement le monde entier en quête de traitements, naturels ou pas, contre les grandes maladies de notre temps. J’espère vraiment que l’on trouvera un vaccin rapidement contre ce coronavirus. Permettez-moi ici de rendre hommage au travail formidable de l’OMS et de la fondation Bill-et-Melina-Gates.

LJ : Je vous le permet ! Quelle est votre position au sujet d’un autre virus, dont on parle beaucoup aussi, le virus du complotisme ?

A : Je pense que ce virus doit être combattu par tous les moyens. Personne ne doit revivre les heures sombres du passé. Mais ce sont surtout les intellectuels qui doivent combattre ce virus. Et la France est je crois à la pointe de ce combat, dont votre journal est le porte-étendard, dont vous êtes le fer de lance.

LJ : Merci pour votre soutien, le combat continue. Éclairez-nous sur le fonctionnement si particulier des virus, chère Ariana.

A : Prenons un cas simple : la multiplication des virus utilisant la transcriptase inverse pour leur réplication. Voyons bien qu’une propriété spécifique de certains virus est la capacité de reproduire une molécule d’ADN à partir d’ARN, qu’il s’agisse d’ARN génomique pour les Retroviridae ou d’un produit de transcription pour les Hepadnaviridae (virus de l’hépatite B, NDLR). Cette étape indispensable est rendue possible par la présence d’une enzyme virale, appelée tout simplement la transcriptase inverse.

LJ : Passionnant et limpide ! Avant de nous quitter. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la fameuse équation de Henderson-Hassebach ?

A : On peut bien facilement étudier, au fond, la dissociation des différentes fonctions polaires d’un aminoacide, en ajoutant à la solution HCl ou NaOH et en mesurant le pH après chaque addition. On peut ainsi tracer des courbes de titration, dont l’aspect sera différent selon qu’il s’agit d’un aminoacide neutre, acide ou basique.

LJ : Très bien.

A : Pour calculer le pKa (ou les concentrations en espèces ioniques à un pH déterminé, NDLR), on utilise l’équation de Henderson-Hassebach :

pKa = pH + log [Accepteur de protons]/ [Donneur de protons]

Connaissant les valeurs des pKa, pHi, il est possible de tracer la courbe de neutralisation d’un acide aminé.

LJ : Absolument magnifique ! Vous êtes l’élite de l’élite. Nos lecteurs seront ravis, que dis-je, enchantés de partager votre science si claire, Ariana. Merci infiniment pour cet entretien.

A : Merci à vous Laurent, c’est toujours un bonheur de se mettre au service de la science ; ce fut un plaisir et un honneur.

 

 

 

 

 

 

 

 

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