Les sublimes beautés de la nature devraient à elles-seules apporter la sagesse aux hommes. Mais non. Désespérément non. Qu’est-ce qui pourrait apporter la sagesse aux hommes, bordel de merde… Les épreuves, les malheurs, les grands malheurs, la souffrance… ? Non plus. Les prophètes ? Non plus. Le Christ ?… Non plus. La science ? Non plus. Toutes ces vermines de médecins et de scientifiques corrompus… Et si rien ne pouvait apporter la sagesse aux hommes ?… alors la majorité des hommes serait condamnée aux ténèbres… Imaginez. Cela les rendraient-ils plus sages ?… Des milliards de millénaires dans la douleur insupportable des ténèbres sans fond, apporteraient-elles la sagesse aux hommes ? Sait-on jamais… Dieu est tellement patient qu’il est éternel. Les chercheurs mystiques sont impatients d’atteindre l’éternité, mais l’éternité c’est tout simplement la patience parfaite !
Le contraire de la patience c’est le narcissisme, poison mortel pour la sagesse. La nature n’est pas narcissique, voilà pourquoi elle est aussi sublime. La création est le mouvement inverse du narcissisme. La joie de créer est toujours plus grande que le plaisir de recevoir des louanges. Créer ce n’est pas recombiner des éléments, c’est peut-être la définition des zététiciens mais ce n’est pas la mienne. La création est la transformation la plus profonde qui soit, encore plus profonde qu’une fission ou qu’une fusion nucléaire. La création est une transformation de l’âme, une mutation de l’âme, un déploiement du cœur et de l’esprit. Le secret de l’esprit c’est que justement il peut se déployer à l’infini, il n’arrive jamais au bout de sa vérité, ou plus précisément, sa vérité n’arrive jamais au bout de son déploiement. Les zététiciens pensent qu’elle arrive au bout, alors ils cherchent interminablement ce bout ; ils passeraient des milliards de milliards de millénaires à chercher qu’ils ne comprendraient toujours pas. Ce n’est pas de la patience c’est de la bêtise, attention, ne confondons pas. Un déploiement de l’esprit correspond à un monde, mais à quoi bon comprendre un monde particulier, à quoi bon comprendre même les mondes corrélatifs aux déploiement de l’esprit. À quoi bon comprendre finalement le déploiement lui-même de l’esprit puisqu’un nouveau déploiement contredirait ce que nous pensions avoir compris. La compréhension a ses limites…, pour être tout à fait précis, la compréhension ne peut comprendre que les limites. Le problème est que la science aujourd’hui ne comprend pas ses limites, croyant aller vers la puissance sans limite elle va vers le gouffre sans fond.
Mais revenons à la création, source de sagesse. L’intelligence artificielle a tué la création, tentant vainement de se substituer à elle. La création est un art pas un artifice. Pour sauver l’humanité, il faut sauver la sagesse, mais pour sauver la sagesse il faut sauver la création. Mais peut-on sauver la création ? Les créations de la nature elles-mêmes sont menacées, que dis-je, en voie d’extinction. Les industries humaines n’ont qu’un but, éradiquer les créations. L’esprit de création sera-t-il écrasé par le déchaînement tous azimuts des forces de destruction ?… Les survivants seront les seuls à le savoir. Et de ce savoir, ils tireront une sagesse. Une sagesse sans médiation, sans représentants, sans élus locaux… une sagesse sans monopole, une sagesse offerte à tous, abondante, intarissable, intrafficable, infalsifiable, et surtout invendable…, qui chercherait à vendre de l’eau de mer au milieu de l’océan ?…. Qui chercherait à remplacer les neiges de l’Himalaya par de la neige artificielle scientifiquement homologuée ? Les zététiciens ?… La sagesse triomphera de la science homologuée. Ou alors, tout est foutu. Et on sera condamné à se délecter de la sagesse homologuée par les zététiciens… se laver les mains avec des gants, dormir avec un masque, converser avec des masques, des gants et des capotes, s’accoupler avec des éprouvettes et des tubes à essai, s’embrasser avec des masques et des visières en plastique, penser avec des prothèses cognitives, manger avec des médicaments, boire du thé avec des vaccins, lire des polars avec des vaccins, monter des escaliers avec des vaccins, souffler des bougies d’anniversaire avec des vaccins, rire avec des vaccins, péter le feu avec des vaccins, faire du sport avec des vaccins et des médicaments, naître avec des vaccins, aimer avec de l’intelligence artificielle… et crever comme une vieille machine détraquée.