À l’imprévisible Michel Onfray
En ce beau mois de janvier, j’ai appris l’autre jour que Klaus Schwab n’a pas annulé pour raison de santé son intervention pour l’ouverture du forum de Davos… une rumeur courait sur son état de santé et son absence à Davos… Il n’en reste pas moins que la mort n’épargnera pas cet acharné destructeur des nations et de l’humanité, ce dangereux illuminé qui s’emploie follement à réduire l’humanité à un bétail – où chaque mouton serait égal à chaque mouton – afin de domestiquer et soumettre ce cheptel à un contrôle radical et implacable et d’en réguler le nombre à coups de piqûres égalitaires… Voilà à quoi mène l’idéologie de l’égalité qui nous rend aveugle. « C’est un malheur du temps que les fous guident les aveugles », disait Shakespeare dans Le roi Lear. Cette obsession idéologique de l’égalité va mal finir, je vous le dis.
À la rigueur, une fourmi est égale à une autre fourmi, mais un homme n’est pas égal à un autre homme. Et une femme n’est pas égale à une autre femme. L’astre de toutes les beautés Gina Lollobrigida – Dieu ait son âme – n’a jamais été égale à Ruth Elkrief, sous quelque angle que ce soit. Chaque être humain est unique, dans le sublime ou le sordide, dans le noble ou l’ignoble, dans l’excellence ou la nullité. Il y a même inégalité dans la nullité ! « Marc Levy contre Guillaume Musso : qui est le plus nul ? », écrivait récemment Nicolas Ungemuth ! Même s’il est vrai qu’ils ont une nature commune, les hommes sont naturellement inégaux entre eux, comme disait Rousseau dans son œuvre maîtresse Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, une inégalité « établie par la nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du corps, et des qualités de lʼesprit ou de lʼâme ». Oui, j’irais même jusqu’à dire que Saint-Vincent-de-Paul et Jacques Attali n’appartiennent pas à la même espèce hutmaine. Ainsi, seule une égalité en droit peut-être envisagée. Et encore, même si en théorie ils ont les mêmes droits, Bill Gates n’a en pratique pas les mêmes droits que le clochard du coin qui dort dans la rue sous des cartons. La notion d’égalité parmi les hommes est une chimère, une invention de l’homme pour se rassurer, ou pour rassurer, tromper, asservir et soumettre. Il y a toujours eu inégalité entre dominants et dominés. En réalité, il n’y a pas plus d’égalité parmi les hommes que de beurre en broche. Il y a de l’égalité et de l’unité au sein d’une fourmilière, mais pas parmi l’humanité, où en réalité tout n’est qu’altérité, et c’est précisément cette altérité qui fait le lien entre les humains, le lien de domination bien-sûr mais aussi le lien d’amitié, le lien d’amour. L’humanité n’est qu’altérité, confuse. La réalité divine n’est qu’altérité claire ; Dieu est « simplement » l’altérité humaine clarifiée. Et en tout état de cause, l’énigmatique unité divine a autant de rapport avec la triviale conception humaine de l’unité qu’il y a de rapport entre Léonard de Vinci et Cyril Hanouna, ou qu’il y en a entre Alexandre le Grand et Gérald Darmanin. Ou qu’il y en a entre Charlemagne et Jamel Debbouze, ou qu’il y en a entre Gengis Khan et Paul Larrouturou (la plus phénoménale tête à claque de tous les temps).
L’égalité parmi les hommes, tout le monde en parle mais personne ne l’a jamais vue, surtout l’égalité fiscale… On en vient même à affirmer aujourd’hui qu’un homme est égal à une femme… et toute ces dingueries en vue d’une prétendue unité parmi les hommes. Mais l’unité suppose déjà la fidélité, or n’importe quel chien est plus fidèle que toute l’humanité réunie ; l’unité suppose en outre pas de jalousie et pas de trahison… Bref, la notion d’unité parmi les hommes est, elle aussi, une chimère. La pauvre humanité a besoin de ces notions psychotropes inventées de toutes pièces comme de repères, de balises, de tranquillisants, de bouées de sauvetage… Mais le plus désastreux, je le disais, est que cette notion d’égalité permet aux plus rusés, aux plus bestiaux et aux plus dingues de prendre le contrôle total et radical de l’humanité ainsi réduite à une mécanique, à un modèle standard, formatant des exemplaires vaguement humains interchangeables et exploitables à outrance, tout comme des boulons, des durites ou des pneus sont interchangeables, attendu qu’un boulon est égal à un autre boulon, une durite égale à une autre durite et un pneu égal à un autre pneu. Il y a égalité et unité entre les pneus, mais pas entre les humains. Ces notions grossières, mastocs, pour ne pas dire barbares, sont incapables d’entrevoir, d’entr’apercevoir la merveilleuse subtilité de l’harmonie divine, et encore moins de l’apprécier, de la respecter, de la suivre… le plus drôle c’est que finalement il n’y a d’égalité que dans le jugement divin, et que cette égalité subtile est inappréhendable par la dinguerie égalitaire des hommes. Cette notion d’égalité parmi les hommes commence à Sumer, où prévalait l’égalité devant la loi implacable et aliénante des maitres, c’est-à-dire de Caïn et de sa descendance, la postérité du Serpent… les hommes étaient alors également soumis devant la loi, en tous cas à Sumer. L’histoire de l’égalité parmi les hommes commence par une égalité en soumission, en asservissement, et l’égalité parmi les hommes ne peut être autre chose. Avant Sumer, les hommes vivaient en petite communauté, en petit village, où chacun faisait selon ses dispositions pour la survie du groupe ; on servait le groupe pas le chef, pas la loi du chef, car le chef était contestable et contesté, il ne vivait pas séparé dans un palais gardé par une milice armée. La première ville fortifiée apparut précisément en Sumer, à Eridu, une ville avec son palais royal et son armée royale… Le roi Caïn fut le premier despote régnant sur des hommes, également soumis à sa loi ; il est certain que Caïn, roi d’Eridu, ne lavait pas les pieds des pauvres, comme le roi Saint-Louis, ce grand roi qui dirigeait non pas selon sa loi mais selon sa foi, que les Français partageaient dans toutes leurs inégalités. La foi se partage et accueille les inégalités, la loi les nie.
Dans l’extrême folie de notre époque, l’inégalité entre les hommes est considérée aujourd’hui comme une haineuse construction de l’esprit, et l’égalité, elle, est considérée comme naturelle… ! V’là-ti pas que c’est exactement l’inverse qui est vrai ! C’est l’égalité qui est une construction haineuse de l’esprit, une négation haineuse des altérités et de leurs subtiles nuances, et l’inégalité qui est naturelle, et celle-ci n’implique pas nécessairement un rapport de domination, de haine, de mépris… Même s’il est vrai que l’inégalité peut permettre un rapport de domination haineuse, il faut combattre tout simplement le tyran mais pas l’inégalité naturelle, ce n’est pas l’inégalité qui fait le tyran c’est simplement un tempérament particulier ; vouloir supprimer l’inégalité naturelle pour supprimer la possibilité d’un tyran, c’est comme vouloir amputer une jambe pour un bobo à un orteil ; supprimer l’inégalité c’est supprimer l’altérité, c’est supprimer la vie humaine, la vie tout court, et c’est ouvrir la porte par le culte radical de l’égalité à la plus implacable domination haineuse et méprisante : la tyrannie scientifique. Permettez-moi d’illustrer la tyrannie scientifique par un exemple édifiant tout récent. Ça se passe à Toronto, Stephanie Warriner se rend à l’hôpital pour des difficultés respiratoires. Elle est testée « négatif » et elle porte un masque. À un moment, elle baisse son masque sur le menton pour reprendre son souffle. Une membre du personnel lui intime alors de relever son masque, au nom de l’égalité devant la loi du masque. Stephanie refuse en invoquant ses difficultés respiratoires. L’autre ne veut rien entendre et deux agents de sécurité rappliquent pour faire obtempérer la patiente en s’en prenant à elle physiquement. La caméra de surveillance est alors délibérément détournée de la scène. Et Stephanie décède à la suite de l’intervention des deux agents ; le rapport d’autopsie indiquera la cause du décès : asphyxie par contention après lutte et effort. La sœur de la victime porte alors plainte et le juge classe l’affaire sans suite, par manque de preuves recevables… Voilà l’extraordinairement abjecte tyrannie scientifique, bras armé de l’asservissement égalitaire… l’égalité devant la loi du masque justifiée par les instances scientifiques a ainsi entraîné un rapport de force qui a entraîné la mort de Stephanie. C’est précisément en libérant l’inégalité qu’on libérera l’altérité qui triomphera de la matrice égalitaire mondialiste. « Imposer l’inégalité veut dire transcender la quantité, veut dire admettre la qualité. C’est ici que se distinguent nettement les concepts d’individu et de personne », disait Julius Evola dans son livre Les hommes au milieu des ruines. Il n’y a véritablement égalité qu’entre des objets, pas entre des sujets humains qualitativement inégaux. L’égalité n’idéalise pas l’homme, bien au contraire, elle l’aliène dans l’objet scientifique.
L’homme qui brise ses chaînes n’est pas égal à l’esclave acceptant son esclavage. Les esclaves sont égaux dans la servitude ; les hommes libres sont librement inégaux, parfois au prix de leur vie. Vous allez me dire que l’inégalité ne peut pas faire société, mais si, justement, l’inégalité fait hiérarchie et la hiérarchie fait société, en tous cas la hiérarchie qui met le meilleur de l’humanité au sommet et son pire tout en bas, comme de juste ; l’égalité est précisément ce qui délite, décompose, dissout et annihile cette hiérarchie, et donc la société… égalité absurde qui fait qu’un ersatz de journaliste, Patrick Cohen, sûr de son fait, entreprend d’expliquer en public au professeur Raoult ce qu’est un virus et ce qu’est une épidémie…, ou qui fait qu’un humoriste vulgaire mafieux devient président de l’Ukraine…, ou qui fait qu’un tocard prétentieux malfaisant ne sachant pas la valeur en mètres carrés d’un hectare devient ministre de l’économie française… ou qui fait qu’un botulesque Henri Lévy passe pour le plus épatant philosophe mondial, chuchotant accessoirement à l’oreille des dirigeants du monde entre deux tartes à la crème en pleine gueule. L’égalité produit inévitablement une hiérarchie inversée : le pire s’empare du sommet et le meilleur est repoussé tout en bas. Mais aussi spectaculaire que puisse être la fureur égalitaire, elle ne peut pas supprimer l’inégalité naturelle. Voyons bien que celle-ci n’entraîne pas forcément un rapport de force, et peut tout aussi bien entraîner une relation bienveillante. L’inégalité entre un chat et un homme n’empêche pas qu’on puisse avoir de l’attention, de la bienveillance voire de l’affection pour un chat, en prendre soin, bien le traiter, avoir des égards pour lui. En Égypte antique, le chat était même carrément vénéré !… Mais ces égyptiens ne considéraient pas qu’un chat est égal à un homme, ce qu’à notre époque de délires fulgurants, les anti-spécistes sont tout à fait capables d’affirmer. L’homme va crever de sa maudite égalité, de sa mauvaise foi obstinée. L’homme est le plus misérable, le plus méprisable des êtres vivants, obligé de se mentir à lui-même en permanence pour ne pas s’assumer, pour ne pas assumer les inégalités naturelles, tout en acceptant tout à fait la plus brutale inégalité entre les vaccinés et les non-vaccinés, en la réclamant même ! N’importe quelle fourmi est plus décente, plus digne et plus méritante que toute l’humanité réunie du Paléolithique jusqu’à nos jours. Une fourmi accomplit son destin de fourmi sans jamais faillir, sans jamais se décourager ni jamais se plaindre des inégalités naturelles, sans jamais tenter d’échapper à son sort, à cette réalité, à cette vérité peu enviable de n’être qu’une fourmi ! Toutes les plantes, tous les animaux vivent dans la vérité excepté cette dégénérescence perverse qu’on appelle « l’homme ». Je n’ai toujours pas compris la patience de la bonté divine envers cette déchéance si orgueilleuse dans son ignominie. Quelqu’un peut m’expliquer ? C’était une bonne idée le Déluge. Pourquoi pas un nouveau Déluge ? La purge n’a jamais autant fait sentir sa vitale nécessité.
Non, décidément, je ne suis pas humaniste. Je ne crois pas au Père Noël. Cette saloperie d’anthropocentrisme mérite tous les châtiments, et les plus cruels. Instinctivement, dans sa grande majorité, l’humanité suit la force qui lui veut du mal et piétine la grâce qui lui veut du bien… Jésus-Christ… Je t’en foutrais de l’égalité… Égaux en servitude, oui. Égaux en soumission covidienne. Les hommes naissent inégaux et libres et deviennent égaux et serviles en droit. Les covidistes ont révélé toute la monstruosité de l’homme. Ils ont malgré eux démasqué l’homme ! Ô ironie. Que cette monstruosité boursouflée d’orgueil et de sadisme crève, et dans les meilleurs délais. « L’homme est un monstre incompréhensible », disait déjà Pascal. Et le bon Blaise ne connaissait pas Macron… Moi, ce qui m’est incompréhensible c’est la patience de Dieu envers cette démentielle monstruosité qu’est l’homme. Et plus cette degueulasserie fanatique est monstrueuse plus elle se glorifie, en voulant plier le monde à ses notions grossières, en voulant réduire la vie à ses fantaisies barbares et à ses angoisses narcissiques. La folie la plus sordide est l’état habituel de l’homme, qui maintenant estime qu’il ne mérite pas la mort, et qui se met désormais en tête d’abolir scientifiquement la mort… ! La connaissance entre les mains de l’homme… c’est comme un aveugle sourd ayant des troubles de la coordination au volant d’une Porsche 911 lancée à toute allure. « La connaissance est pour l’humanité un magnifique moyen de s’anéantir elle-même », disait Nietzsche dans ses Œuvres posthumes. Je ne serais en paix que lorsque cette humanité sera éradiquée, cette humanité qui fonce bille en tête à l’abattoir vaccinal en y trainant ses enfants tout en dénonçant violemment ceux qui refusent d’y foncer ; cette humanité ne mérite plus la vie, si tant est qu’elle l’ait méritée un jour. Finalement, cette humanité abominable qui a jouit de la vie durant des millénaires, c’est la preuve irréfutable de la patience divine, de sa bonté et de son amour inconditionnel. Croyez-vous que cette humanité prenne conscience de cette preuve ?… Et puis quoi encore ! Cette humanité ne doute jamais de sa toute-puissance, de sa toute-légitimité et de son tout-droit… et de son ukrainocentrisme actuellement. Combien de temps supporterons-nous encore sa démoniaque impudence ?… Quoi qu’il fasse, l’homme profane, il se profane lui-même et profane la nature et le vivant. La naissance de l’homme c’est la naissance de la profanation. Les animaux ne profanent rien. On n’a pas besoin de l’égalité pour respecter la vie, c’est même a contrario cette obsession de l’égalité qui ne respecte pas la vie dans toute ses nuances, qui la réduit, qui la détruit, qui détruit notamment la diversité raciale au sein de l’espèce humaine ; il y a non-seulement de l’inégalité au sein d’une même race mais aussi entre des personnes racialement différentes. Le blanc Céline sera toujours abyssalement supérieur au blanc Houllebecq, littérairement, et sur beaucoup d’autres plan. Le blanc Wagner toujours incommensurablement supérieur au blanc Pierre Boulez, auquel sont supérieurs tous les compositeurs, blancs, asiatiques, noirs, moyen-orientaux… n’importe quel oiseau est un compositeur incomparablement supérieur à Pierre Boulez. Le noir Frantz Fanon sera toujours cyclopéenement supérieur au noir Dominique Sopo, sur tous les plans. Vittorio Gasman sera toujours dramatiquement supérieur à Ramzy Bedia, et Myke Tyson toujours tragiquement supérieur à Julien Pain. Les juifs Husserl et Spinoza toujours insondablement supérieurs à tous les intellectuels juifs réunis de tous les siècles. Le noir Errol Garner, sera toujours musicalement bien supérieur au un peu noir Keith Jarrett, et toujours artistiquement bien supérieur au juif Martial Solal, et toujours vertigineusement supérieur pianistiquement au blanc Claude Bolling. Inversement, Baudelaire est vertigineusement supérieur poétiquement à Mc Solar. L’inégalité est partout, elle est sacrée. Reconnaître l’inégalité c’est reconnaître la grandeur de certains êtres, et s’en inspirer pour grandir soi-même, et s’accomplir. Autrefois, la grandeur était reconnue chez les hommes, certains hommes, on honorait leur mémoire et la jeunesse les prenait pour modèle. Plutarque écrivit notamment Vies des hommes illustres. Aujourd’hui, la terreur égalitaire nie la grandeur chez l’homme, la recouvre de tous les opprobres, l’enseveli, l’enterre, et fait que les hommes n’envisagent plus de s’élever, de tendre vers la grandeur, la grandeur d’âme, d’y sacrifier leur vie ; le modèle, l’horizon indépassable pour la jeunesse actuelle reste les parasites glorifiés dans les médias.
L’inégalité sacrée a donc été radicalement profanée par l’homme moderne. Plus généralement, la nature humaine est une aliénation du sacré. Tous les animaux ont le sens du sacré excepté l’homme. Il ne faut pas chercher à élucider la nature humaine, il n’y a rien à élucider. Vouloir élucider le plus infernal chaos est complètement absurde et source de tous les périls. Il ne faut pas chercher non plus à sauver cette humanité, tous les prophètes s’y sont cassés les dents… autant vouloir sauver des sables mouvants… autant vouloir sauver un gouffre. Un gouffre d’orgueil. À chacun de ne pas mépriser la possibilité de trouver l’issue de ce gouffre par la vertu ; la possibilité de la trouver est en chacun de nous, voilà finalement la seule égalité parmi les hommes. À nous de rejoindre l’Arbre de vie. « Il faut commencer par les choses de Dieu, il faut faire ses affaires, il fera les nôtres », disait Saint-Vincent-de-Paul. À nous de nous libérer de cette chose humaine prostituée à tous les crimes et tous les égarements. De redevenir des esprits, des âmes libres. Que ces corps humains, que ces langages humains, que ces enchaînements humains ne soient pour nous que de simples vêtements. Réveillons-nous de cette caverne sinistre. Ne faisons de cette humanité qu’un mauvais souvenir. Cheminons sur le sentier de la plus subtile, la plus indicible, la plus ineffable harmonie. « L’homme est une passion inutile », disait Sartre, oui, une passion bien plus qu’inutile, nocive. L’homme est son propre poison, et il en crèvera. Voilà la condition humaine. Quelle sagesse tirer de tout cela ?… Je n’en sais rien. Je sais seulement qu’il faut sortir de cet enfer ! L’enfer c’est l’homme, il faut donc sortir de l’homme. Le premier qui trouve une issue avertit les autres. Nietzsche avait trouvé un pont, mais ce pont s’est quelque peu effondré… Considérons l’homme comme un gouffre au fond duquel gît un lieu de conquête, un lieu de création, un lieu sacré, un lieu divin. Mais un lieu encombré, obstrué, enseveli, méprisé par cette insupportable nature humaine, qu’il faut donc sacrifier, elle et sa maudite égalité. Jetons au feu l’égalité pour renouer avec la mystérieuse et rieuse existence, qui n’est pas absurde ; le paradigme égalitaire la rend absurde, mais dès lors qu’on reconnaît l’inégalité et finalement la hiérarchie naturelle et spirituelle, alors tout prend un sens. L’inégalité entre un élève et son maître n’est pas définitive, l’élève peut même dépasser le maître. Réjouissons-nous de l’inégalité entre les archanges et les hommes. Les archanges sont bien supérieurs à nous et pourtant ils ne nous méprisent pas, ils nous viennent même en aide. Réjouissons-nous de cette merveilleuse hiérarchie céleste et sacrifions-lui nos obsessions égalitaires. Ce grand et noble sacrifice est la clef qui ouvrira toutes les perspectives à notre esprit vers la sainte lumière de vie. De clef en clef, l’aurore de l’humanité finira bien par poindre au milieu de sa terrible nuit. Je suis un incurable optimiste.