Accueil Non classé À la mémoire de l’illustre Sékou Touré, par Lotfi Hadjiat

À la mémoire de l’illustre Sékou Touré, par Lotfi Hadjiat

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« Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage », disait l’héroïque combattant Sékou Touré à De Gaulle, en 1958. Paroles d’une insondable sagesse pour un homme politique. La conscience de la liberté était inouïe chez cet homme, tout autant que son combat implacable pour la sauver. Refuser les richesses (de la France) pour rester libre : quelle extraordinaire noblesse en vérité, quel phare étincelant pour l’humanité fanatiquement esclave d’aujourd’hui ! On ne méditera jamais assez ses paroles qu’il prononça en Guinée-Conakry à l’aube de son indépendance, sages paroles qu’il incarna surtout, avec une rare détermination. Incarner la sagesse, voilà le grand défi pour l’humanité ; incarner la sagesse de la pauvreté, la sagesse dans la pauvreté.

On finit toujours pas être possédé par la richesse que l’on croit posséder, car on veut sécuriser cette richesse, la contrôler, jusqu’à être pris soi-même dans une logique sécuritaire et finalement une matrice sécuritaire dont on ne peut plus s’extirper jusqu’à la mort. La terreur sécuritaire est un pléonasme. Il n’y a de matrice que sécuritaire, ces chiens de mondialistes le savent si bien. Lorsqu’on veut sécuriser de la richesse ou un pouvoir, on bascule dans la terreur… Terreur à laquelle céda malheureusement Sékou Touré, ce qu’il reconnut plus tard. Mais il faut aller encore plus loin. La peur de la mort ne nous pousse-t-elle pas à sécuriser notre vie, à la verrouiller, à la cadenasser ?… C’est évidemment la peur attisée de la mort qui nous maintient esclave. Cette pandémie bidon coronavirale en fut une preuve spectaculaire. Le seul instinct de conservation nous empêche au fond de vivre pleinement libre. Et la soif de richesses sans limite est un moyen désespéré de mettre notre vie dans une sécurité maximale…, en vain…, la mort nous frappe infailliblement. Cette soif de richesses est exactement démoniaque.

Alors qu’est-ce que la richesse au fond ? La vraie richesse j’entends… Le savoir ? La sagesse ? La vraie richesse c’est d’abord de ne plus vivre dans la peur de la mort, de concevoir la vie sans cette peur, et non seulement de la concevoir mais de la vivre sans cette peur, en appréciant l’ineffable et inépuisable saveur de la vie sans chercher à amasser, à accumuler, à épargner, à économiser, à capitaliser cette saveur. Sékou Touré ne vivait pas dans la peur de la mort économique. Vous allez me dire que ne pas avoir peur de la mort économique c’est être irresponsable, inconscient, idiot, dingue…, je trouve au contraire que c’est être digne de cette précieuse liberté en nous, comme l’ont été tous ceux qui ont refusé cette injection expérimentale au risque de mourir économiquement et socialement.

Sékou Touré m’a permis de résoudre, de répondre à une éternelle question philosophique et scientifique. Qu’est-ce que l’infini ? Eh bien, grâce à lui, la réponse m’apparaît maintenant clairement : l’infini c’est exactement la distance morale qui sépare Sékou Touré et Pap Ndiaye. On reconnaît les grands hommes à ce qu’ils nous éclairent philosophiquement, et les enseignements philosophiques de Sékou Touré sont impérissables, rendus impérissables en les incarnant lui-même politiquement. Cet exemplaire guerrier a opéré une rupture radicale dans la pratique politique, qui n’a toujours consisté qu’en la volonté d’accroissement de richesses, nationales ou personnelles…  Vous allez me dire, quel est le but de la politique si ce n’est l’accroissement des richesses ? Aristote disait que le but de la politique est de faire naître l’amitié. Pour Sékou Touré, le combat moral est un enjeu politique, le plus important, le principal enjeu politique ; le but de la politique est donc de mettre ce combat moral au centre du jeu politique, social, économique, culturel, d’exposer ce combat en public, faire qu’il ne reste plus dans l’intimité des cœurs. Rendre public et politique ce combat moral jusqu’à briser la comédie, le spectacle, les artifices par lesquels la servitude opère jusqu’à notre soumission. Déployer les artifices est si féminin… Voilà pourquoi la politique ne peut pas être féminine, sauf à nous jeter dans la perdition.

Sékou Touré n’aura pas combattu en vain si la question morale éclipse un jour la question politique, si l’homme devient un être moral avant d’être un animal politique. Si la plus haute vertu politique devient une vertu morale, et si celle-ci trace le sens de toute existence humaine, et fonde toute notion de bonheur… On pourrait distinguer chez les hommes le bonheur animal et le bonheur humain. Aujourd’hui, la ruée mondiale sur le bonheur animal en vient à contester jusqu’à la possibilité même d’un bonheur humain, jusqu’à la possibilité de la qualité, de la dignité humaine que Sékou Touré fit briller avec tant d’éclat.

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