Accueil Non classé L’école de la bestialité, par Lotfi Hadjiat

L’école de la bestialité, par Lotfi Hadjiat

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Je ne sais pas vous, mais j’ai l’impression que les ténèbres se referment inexorablement sur l’humanité. L’école de la bestialité a fait son œuvre, et rythme désormais notre quotidien sanglant. Les ténèbres de la bestialité ont tout envahi, notamment chez les adolescents… qui pullulent partout, même dans les plus hautes sphères du Pouvoir. Vous avez remarqué qu’il n’y a plus d’hommes, ni de femmes d’ailleurs, mais seulement des adolescents, toujours en crise, même à 46 ans… adolescents cocaïnomanes qui plus est, au sommet de l’Etat… Cette extrêmement malsaine adolescence tardive, très tardive et très pourrissante, où la brutale loi du désir s’impose et cède finalement le pas à la loi de la bestialité, est exactement ce contre quoi luttent Poutine et Xi Jinping, qui à ma connaissance ne sont plus adolescents. Achille n’était pas non plus adolescent lorsqu’il consentit à laissé son butin de guerre, la belle Briséis, à son rival, Agamemnon, pour ne pas compromettre la cohésion des Achéens contre Troie. Et même s’il se retira de la bataille quelque peu contrarié, il en revint aussitôt après la mort de Patrocle, menant les Achéens à la victoire. Même s’il y eut des adolescents sublimes, Alexandre le Grand, Rimbaud, Mozart (qui composa son opéra Lucio Silla à l’âge de 16 ans, et son opéra Apollo et Hyacinthus à 11 ans !), ce n’est pas une raison pour faire de l’adolescence un idéal de liberté, un idéal de vie, un idéal humain… un idéal indépassable. Car précisément, l’adolescent doit être dépassée, surmontée. Pour devenir Homme.

Mais essayons de définir la bestialité… Commençons par préciser que la bestialité est le propre de l’homme, la bestialité est étrangère aux animaux, qui ne font que répondre à l’instinct animal, à l’instinct naturel, sans jamais l’excéder. La bestialité est précisément chez l’homme une démesure, voire une déviance de l’instinct animal, démesure ou déviance induites par l’imagination. À l’état primitif, l’homme tombe quasi-infailliblement dans la démesure bestiale suscitée par son imagination. Sans les premiers prophètes, à commencer par Adam l’Hyperboréen, nous y serions encore. Certes, les prophètes nous en ont sortis, de la bestialité, mais nous y revenons aujourd’hui, dans un enlisement qui semble sans issue. Un enlisement qui vient de haut. Un tueur en série, Netanyahu par exemple, imagine qu’il a une mission à accomplir sur Terre, et il imagine que cette mission est de la plus haute importance, et que donc rien ni personne ne peut s’y opposer, et que par conséquent une brutalité et une cruauté sans limite sont toujours justifiées pour accomplir cette mission, jusqu’aux tueries de masse les plus bestiales, et qu’il y va même de son honneur de ne jamais hésiter à perpétrer cette bestialité sans limite (honneur dont il se fait une idée encore incommensurablement grossie par son imagination… ).

Les religions – particulièrement le judaïsme et l’islam – sont paradoxalement un terreau fertile pour ce genre de déviance et de démesure, « paradoxalement » car les religions étaient quand même censées sortir l’homme de la bestialité !… C’est cette notion de « toute-puissance divine » qui, au fond, est problématique, car qui dit se rapprocher de Dieu, dit alors se rapprocher de la toute-puissance, de l’avoir dans les mains… raccourci fatal… Le catholicisme a eu lui aussi son lot de raccourci bestial… La faute à l’israélite Paul, pas à Jésus. Par ailleurs, l’ambition d’un contrôle scientifique sans limite appliqué aux hommes pour prévenir leur violence mène paradoxalement au paroxysme… de la bestialité, l’aboutissement terminal de l’ivresse de la puissance… Car oui, la bestialité est une ivresse, qui s’est emparée de ceux qui dirigent le monde, et qui se répand dans toutes les strates de la société.

Alors d’où viendra la lumière ?… La lumière de la vertu… Viendra-t-elle seulement ? Les hommes et femmes de bonne volonté parviendront-ils finalement à faire reculer ces ténèbres ?… Comment détruire l’ivresse de la bestialité ? Comment en finir avec l’ivresse de la puissance ?… Car qui a goûté à cette ivresse ne peut plus s’en passer. Est-ce qu’il faut enseigner la vertu à coups de marteau dans la gueule ? Certains « musulmans » le pensent. La didactique de l’égorgement, vous connaissez ?… Peut-être qu’après une déflagration nucléaire planétaire, les survivants renonceront à cette ivresse funeste.

Plutôt que de parler de puissance divine, il faudrait plutôt parler de grâce divine, à laquelle rien ne résiste, tel fut le message messianique du Christ. Cette croyance au dogme du « Dieu tout-puissant » rend dingue plus qu’elle ne rend sage. Les musulmans comprendront-ils un jour que la vertu ce n’est pas la soumission aux dogmes… ? Les dogmes en général rendent dingue, voire meurtrier. La seule vraie religion est la religion sans dogme, la religion qui prêche seulement la grâce et la vertu, la grâce de la vertu. Le Christ n’enseigna aucuns dogmes. La naissance d’une religion est dénuée de dogmes, puis elle se solidifie et se fossilise et produit des dogmes. On reconnaît la vraie vertu à ce qu’elle apporte la grâce, la sagesse. Et la sagesse elle-même est une forme de grâce. On pourrait définir simplement la vertu comme ce qui consiste à ne pas céder à la démesure – Aristote avait raison – et à ne pas nuire à la vie. On trouve des athées ou des agnostiques vertueux. Et on trouve des croyants étrangers à cette vertu sans dogme. Et il n’y a de vertu que la vertu sans dogme. Les dogmes sont devenus des artifices. Dissimuler ses intentions sous de tels artifices, voilà la vaste hypocrisie qui tient lieu de « religion » aujourd’hui.

L’humanité sera enfin accomplie lorsqu’elle ne considérera le sens de l’existence que comme sacrifier la vie à la vertu. Lycurgue, Socrate, Jésus, furent de ceux qui sacrifièrent leur vie à la vertu. C’est sur ce sacrifice que furent édifiées les plus belles merveilles civilisationnelles. L’humanité aujourd’hui est bien trop malade pour envisager cela. À part une grande purge, je ne vois rien qui pourrait sauver cette infernale humanité.

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2 Commentaires

  1. Viktor von Berg

    8 avril 2024 à 16 h 32 min

    S’il y a un maître de cette école de la bestialité, c’est bien le grand Satan alias les USA qui en 248 années d’existence ont eu environ 232 années de guerres tous azimuts. Je n’aurais pas la naïveté de dire que les nations européennes n’ont jamais été violentes mais depuis que « l’american way of life » s’est immiscé dans nos moeurs et encore plus dans les esprits, on assiste à la bestialisation de nos sociétés. On voit donc des ados de 15 ans s’entretuer pour un regard de travers, de mauvais commentaires sur les réseaux dits « sociaux » (sociopathes plutôt), bref, le règne de la castagne à l’état pur.
    Je suis un acharné cinéphile et désormais je ne peux plus voir ces films made in USA où ça se bagarre pour un oui, pour un non, où l’ennemi est ravalé au rang d’infra-humain donc susceptible de se prendre des tonnes de bombes sur la gueule quand ce n’est pas deux bombes atomiques, histoire de voir comment ça fait…ça ne vous rappelle rien?

    Ce genre de civilisation étant imperméable à tout discours véritablement Christique (et non pas ce salmigondis vétéro- testamentaire des sectes protestantes) je ne vois qu’une solution pour qu’elle soit sevrée de l’ivresse de la toute puissance et de la bestialité: qu’elle ait affaire à plus puissante qu’elle. Non que je souhaite une guerre nucléaire qui ramènerait la poignée des survivants au règne des clans, mais je vois plutôt la nature donner une bonne leçon à tous ces suprémacistes raciaux, religieux, tous ces misérables bipèdes qui se croient « élus ». Mais la nature c’est la Création et la Création c’est Dieu donc punition divine quand même, non?

    PS: je suis obligé à l’avenir de m’auto-censurer car les lois sur la « liberté d’expression » qui tombent, les petits cafards qui pullulent en quête de dénonciation et autres avancées tyranniques me poussent à la retenue. Mais soyez en bien assuré, sous la pellicule légèrement froissée de mes propos, grondent sourdement une colère et une révolte, un magma chaud bouillant qui ne demande qu’à s’exprimer…

    Merci à vous et portez vous bien.
    Viktor

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  2. Faridsoumari

    11 avril 2024 à 2 h 14 min

    À l’image du tarot de mantegna (« jeu » de tarot philosophique du XV siècle) je conçois le Paradis comme un monde où les vertueux coexistent… De la vertu à profusion, paix à l’infini, un parfum doux… Et l’enfer comme un monde en feu pas littéralement comme notre monde actuellement. Un Enfer où règne uniquement sur le dogmatisme Benyaminien Netanyahuesque et les moeurs Macronienne un parfum Rothschildien… Une atmosphère, une odeur de mort, de brûlé… Un Enfer en feu pas littéralement qui consume les âmes à l’infini. Dessiner sur une carte de tarot façon mantegna ma conception du Paradis et de l’Enfer me semble compliqué

    Sourate 102 Al-Takaathur

    1 – Vous a préoccupé l’accumulation en quantité.
    2 – Jusqu’à ce que vous ayez visité les tombes.
    3 – Nenni! Plus tard vous saurez!
    4 – Et encore, que nenni! Plus tard vous saurez!
    5 – Oh que non! Si seulement vous pouvez savoir de science la certaine,
    6 – Vous aurez sûrement une vision claire de l’ardeur consumante.
    7 – Alors, assurément vous la verrez de source avec l’oeil de la certitude.
    8 – Ensuite effectivement, vous êtes interrogés ce jour-là concernant les bénédictions dont vous jouissiez.

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